Un Halbreich de poésies

Un Halbreich de poésies

L'homme au caillou (fabulette)

J'ai froid je glisse

Dit à l'homme un caillou

Ou un caillou à l'homme

La forme ne compte pas

Je suis dur et je n'ai point de nombril

Et je suis à genoux pleurant

Devant tant d'inéquité

 

-Oh combien dur je suis

 

Pourquoi celà me dire 

répondit au caillou cet homme

Ne crois tu point que -misérable-

De tes pleurs je n'ai rien à fable

 

C'est pour que tu me ramasses

frère homme aussi dur aussi sec

Et pour que tu me laves peut être

De la boue qui me recouvre

On me cogne par mille fois

 

Ah celà suffira t'il

Renchérit l'homme de peu de foi

Moi aussi je suis froid et je glisse

Je suis dur comme toi

Mais je vaux bien mieux que toi

Par ce que moi j'ai un nombril

Et mieux que d'en avoir

J'en suis un tout entier

Sur lequel justement tu roules

Je suis celui du monde

 

Peut-être fit la pierre

Tu dois avoir raison

Comme l'homme du pied la cogne

Et la jette dans la mer

Mais tu es vain et seul

Et tu es condamné

Quand moi je resterai

 

Si tu m'avais lavé

Comme je t'en suppliais

Plutôt que me jetter

Tu aurais pu jouir

Du feu de mon éclat

Et de mille feux encore

Conclu le diamant

Comme il touchait la vague

 

(fin facultative)

 

L'homme plongea

Et se noya

 

Frédéric Halbreich

 

 



28/07/2015
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