L'homme au caillou (fabulette)
J'ai froid je glisse
Dit à l'homme un caillou
Ou un caillou à l'homme
La forme ne compte pas
Je suis dur et je n'ai point de nombril
Et je suis à genoux pleurant
Devant tant d'inéquité
-Oh combien dur je suis
Pourquoi celà me dire
répondit au caillou cet homme
Ne crois tu point que -misérable-
De tes pleurs je n'ai rien à fable
C'est pour que tu me ramasses
frère homme aussi dur aussi sec
Et pour que tu me laves peut être
De la boue qui me recouvre
On me cogne par mille fois
Ah celà suffira t'il
Renchérit l'homme de peu de foi
Moi aussi je suis froid et je glisse
Je suis dur comme toi
Mais je vaux bien mieux que toi
Par ce que moi j'ai un nombril
Et mieux que d'en avoir
J'en suis un tout entier
Sur lequel justement tu roules
Je suis celui du monde
Peut-être fit la pierre
Tu dois avoir raison
Comme l'homme du pied la cogne
Et la jette dans la mer
Mais tu es vain et seul
Et tu es condamné
Quand moi je resterai
Si tu m'avais lavé
Comme je t'en suppliais
Plutôt que me jetter
Tu aurais pu jouir
Du feu de mon éclat
Et de mille feux encore
Conclu le diamant
Comme il touchait la vague
(fin facultative)
L'homme plongea
Et se noya
Frédéric Halbreich
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