Ah je mène une vie de patachon
Pour le coup
Je mène une vie de Patachon
Là en Patachonie
Où vivent les poètes
Et les peintres
Et quelques autres
C'est le pays
Des paysages comme un impact
Muet
Tout ce qui n'existe pas
Y vit
J'en suis le principal locataire
Persuadé
Peut-être un jour
Propriétaire d'une parcelle
Une parcelle du néant excédentaire
Un pont
Ma parcelle
J'offre des textes
Comme d'autres ont déposé leur valise
La vie de patachon
C'est une affaire
Où on caresse la lune
Et quelle lune
Un contrat exhorbitant
Où la gomme est un roc
De six mille pieds
Et chaque ligne
Un siècle vierge
A chaque ligne correspond
Un numéro
Comme il se doit
Invariablement dérangés ils ne sonnent pas
Où alors en Braille
Je mène une vie d'himalayen
Dans des marais frémissants
Certains ont des cages
On y trouve du granite
Et du lapis-lazuli
J'ai donc posé mon atelier
Dans l'ancienne situation d'un ange
Feu qui enflamme
Qui piolet
Qui bâton pour se faire battre
Je suis ici en théorie
J'arrive pour la forme des images
Et les voir naître sous mes doigts
Au rythme du temps
Qui seconde le temps
Parfois on se promène
Je me baladais avec mon vélo rouge
Impossible de réveiller mon vélo
Avec une auto-pompe
Je passe la ballade
J'anticipe
La vie nous faisait une escorte fragile
A mon apparence
Et à moi même
Tandis que par chemins escarpés
Bientôt le cul en l'air
Mais le socle
en ma faveur
A l'intérieur du monde
Que j'enculais aussitôt
Qu'on me donne les lumières
Et je verrai mes pas
Mes pas je meurs de rire
Mes pas sont habités
Habitués de l'être
Par qui je te le donne
En mille encore une fois
C'est par l'humanité
Dont ils sont composés
L'humanité qui me compose
C'est une question
Que je raconte
L'humanité comme identité
Alors on tend la main
Et c'est une main que l'on se tend
Une tentation entendue
Dans Le silence
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